Maroane et les merleaux de Coco

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Il y a 3 ans, un merle noir au bec orange est venu tapoter contre une fenêtre de la maison. Dans le jardin, il suivait maman partout et lorsqu'elle prenait sa voiture, il l'accompagnait jusqu'au bout de la rue en volant juste au-dessus et faisait pareil dès qu'elle revenait. Au début, maman avait un peu peur de ce drôle d'oiseau au comportement bizarre mais Coco lui sifflotait de si jolies mélodies qu'il l'a rapidement apprivoisée.

Il vient tapoter à la fenêtre quasiment tous les jours dès que l'aube se lève et il attend que maman vienne lui faire la causette. Ensuite il fait sa vie dans le jardin et n'a peur ni de nos chiens ni de nos chats. Il est le dominant même si Coquinou a tenté au début de faire la loi. Coco cherche les vers de terre à côté de nos poilus et je dois dire que c'est le meilleur chanteur du monde.

Lorsqu'il pleut très fort ou en hiver lorsque la neige recouvre tout, maman regarde souvent par la fenêtre et quand je lui demande à quoi elle pense elle me dit : j'espère que Coco s'est mis à l'abri et ne risque rien. Un lien subtil (c'est un mot que j'adore) s'est créé entre eux.

1er truc marrant : mon papa est un peu (beaucoup) jaloux de Coco. Je rigole doucement quand je l'entends dire à maman : « y'a ton Coco qui t'attend ». Il a même coupé le lierre sur lequel Coco se tenait pour faire la conversation à maman ! D'après mon frère c'est une rivalité entre mâles. Après quelques mois, mon papa a hissé le drapeau blanc et a fait semblant d'ignorer Coco même si je l'entends rouspéter après lui.

2ème truc marrant : c'était déjà beaucoup de se faire réveiller quasi tous les matins par un merle et bien figurez-vous que depuis quelques semaines c'est une pie qui a commencé le même manège. C'est à ce moment-là que je me suis aperçue que les toc-toc de Coco étaient bien délicats comparés aux boum-boum de la pie. On ne sait pas si c'est un mâle ou une femelle vu que les deux sexes sont quasiment pareils. Inutile de vous dire que papa a risqué la crise cardiaque quand il l'a vue cogner à la fenêtre la première fois. Du coup dès que la pie arrive, maman file sur la terrasse ventre à terre pour lui parler et lui souhaiter une bonne journée en souhaitant qu'elle s'en aille vite avant que papa n'arrive.

Je me dis que parfois la nature et la vie sauvage s'invite dans notre civilisation humaine sans qu'on sache le pourquoi du comment. En me renseignant sur les merles et les pies, j'ai trouvé que ce sont des oiseaux très intelligents et le plus surprenant, qui savent faire preuve d'empathie dans leur vie de tous les jours.

Je me suis beaucoup attachée aux merleaux de Coco et lorsque j'ai vu le nid vide je dois dire que ça m'a fait un choc. Ensuite quand j'ai vu les bébés voleter dans le jardin avec Coco et sa merlette qui sifflaient autour d'eux et leur apportaient des vers je me suis demandée ce qui les poussait à s'occuper aussi bien d'eux. Quel stress pour eux et quel travail aussi ! Maman m'a dit qu'elle ressentait la même chose en nous voyant mon frère et moi entrer dans le monde des humains adultes. Du coup j'ai un peu mieux compris ses inquiétudes pour nous. 

Encore une fois je me rends compte que les frontières entre le monde animal et le monde humain ont été inventées et n'existent que pour ceux qui veulent bien y croire.

Sinon, Maroane est en pleine forme et j'ai eu le grand bonheur d'avoir fait avec elle notre balade annuelle au glacier du Mont-Miné. Ma tite trico a été formidable. Des photos pour bientôt ! Bizzz à tous et bel été !